Tour du Queyras en 9 jours de randonnée
Récit de notre Tour du Queyras en 2019, une des randonnées pédestres en haute montagne les plus mythiques des Alpes au cœur d’un parc naturel d’une rare beauté.
9 jours de marche 7 bivouacs 2 gîtes
Distance 109km | Dénivelés cumulés +6870m -7500m
Chaque été j’organise une randonnée itinérante en haute montagne qui est l’occasion pour moi et mes amis de nous retrouver et de passer un moment fort en pleine nature. Nous avons déjà pour certains d’entre nous au compteur le Tour du Mont Thabor en 2014, le Tour des Cerces en 2015, la Traversée du Vercors en 2016, la Haute Ubaye en 2017 et la Traversée de la Vanoise en 2018. Pour l’année 2019 j’organise un Grand Tour du Queyras de 9 jours en autonomie, une randonnée que plusieurs d’entre nous avions une terrible envie de faire depuis longtemps.
Cette randonnée est plus orientée découverte que sportive. Certaines étapes sont plutôt courtes comparées aux étapes officielles du Tour du Queyras. L’itinéraire proposé ici s’adresse en premier lieu aux randonneurs en autonomie, novices ou chevronnés qui veulent prendre leur temps.
Le tracé du parcours est ajusté sur mesure : il suit en partie le GR58 mais nous entamons la marche directement depuis Ceillac et faisons un crochet par Maljasset et la haute Ubaye au sud et par le Lac des Cordes au nord afin de découvrir ces lieux magnifiques ne figurant pas au topo du circuit officiel. Nous dormirons 7 nuits en bivouac, c’est là notre grand plaisir, ainsi qu’une nuit en gite à Abriès à mi-parcours, ce qui nous offre de l’amplitude dans le choix de nos étapes.
Nous sommes cette année 8 copains à prendre ensemble le chemin. Trois d’entre eux sont présent pour la première partie de Ceillac à Abriès où ils laisseront le relais à un couple d’amis avec qui nous terminons la randonnée à Guillestre. Comme nous allons diner et dormir en bivouac durant la majeure partie de la randonnée, nos sacs sont chargés d’une bonne quinzaine de kilos. Aussi, nous faisons le choix de ne pas réaliser de trop longues étapes afin de nous ménager. Nos bivouacs sont la plupart du temps situés à proximité d’un lac de montagne ce qui nous permet de ne pas trop nous soucier de notre approvisionnement en eau.
Tour du Queyras
Itinéraire de la randonnée
Jour 1 Ceillac > Maljasset
14,6km | 7h | +1250m -880m
Jour 2 Maljasset > Col de Longet
10km | 4h | +700m -40m
Jour 3 Col de Longet > Lac Foréant
11km | 5h30 | +900m -900m
Jour 4 Lac Foréant > Abriès
14km | 5h| +100m -1150m
Jour 5 Abriès > Lacs du Malrif
8,6km | 4h30 | +1220m -50m
Jour 6 Lacs du Malrif > Lac des Cordes
9,5km | 4h30 | +630m -900m
Jour 7 Lac des Cordes > Lac de Roue
14km | 6h | +750m -1320m
Jour 8 Lac de Roue > Granges de Furfande
11km | 5h | +970m -520m
Jour 9 Granges de Furfande > Montdauphin-Guillestre
16,6km | 7h | +350m -1750m
Tour du Queyras
La team rando 2019
Barbara
Randonnée itinérante dans les Écrins 2017, Traversée de la Vanoise 2018
Florian
Traversée du Vercors 2016, Traversée de la Vanoise 2018
Ben
Tour du Thabor 2014, Tour des Cerces 2015, Traversée du Vercors 2016, Haute Ubaye 2017
Esra
Traversée du Vercors 2016
Maud
Première rando itinérante
Florence
Première rando itinérante
Vincent
Première rando itinérante
Gaïl
Gentil Organisateur
Tour du Queyras – Jour 1
De Ceillac à Maljasset
Distance 14,6km | Temps de marche 7h | Dénivelés cumulés +1250m -880m
Montée au Lac des Prés Soubeyrand
Nous entamons notre premier jour de randonnée en ne prenant non pas le GR58, chemin officiel du tour du Queyras, mais le GR5 vers le sud. En effet j’ai « customisé » notre itinéraire car je souhaitai emmener le groupe découvrir la haute vallée de l’Ubaye qui est un coup de cœur personnel. Les alpages de haute montagne y sont d’une beauté saisissante et valent absolument le détour (c’est le cas de le dire).
La mise en route est facile, nous suivons un fond de vallée en lisière de forêt jusqu’au parking du Pied de Mélezet. Les chemins plats en haute montagne sont rares et nous en profitons naturellement pour papoter, rigoler et nous donner des nouvelles sans avoir à nous soucier du rythme de notre souffle.
Nous avalons lentement mais sûrement les 5OO premiers mètres de dénivelé dans la fraicheur des bois qui compense le cardio qui monte dans les tours. La pente s’adoucit au bout d’un peu plus d’une heure de marche et nous sortons de la forêt. Le chemin débouche sur une clairière laissant petit à petit se dévoiler les Pics de la Font Sancte jusqu’à ce que ces sommets se dressent intégralement devant nous, majestueux. Nous atteignons ensuite rapidement la rive du Lac des Prés Soubeyrand, appelé aussi Lac Miroir, que nous aurons mis 2h20 à atteindre depuis Ceillac.
Vers le col Girardin
Nous marquons une pause au Lac Miroir un petit quart d’heure, le temps de se dégourdir les jambes, d’avaler quelques fruits secs et de prendre quelques photographies de cette jolie petite étendue d’eau surplombée par les pics noirs et acérés de la Font Sancte.
La randonnée reprend, toujours sur le chemin du GR5, par une courte et légère descente puis sur une pente douce davantage à découvert. L’approche de cette mi-journée de juillet rend l’air de plus en plus chaud et le soleil de plus en plus dur. Nous tachons de ne pas trop prendre de pauses afin de nous avancer le plus possible et de casser la croûte plus rapidement.
Nous arrivons au bout d’une heure de marche au Lac Sainte-Anne. Plus haut et plus minéral, ce dernier a une allure bien différente du Lac Miroir, nous entrons maintenant en haute montagne. Le panorama devient large avec l’altitude et nous offre une vue sur quelques cimes avoisinantes. Nous nous arrêtons un petit moment près de la Chapelle Sainte-Anne, et Vincent déterminé à aller se baigner pour se débarrasser des sueurs de l’ascension matinale profite de la courte halte.
Nous décidons de repousser un peu plus loin la pause déjeuner et partons vers l’ascension finale du Col Girardin. Le chemin de randonnée monte doucement dans les pelouses alpines puis devient rapidement plus abrupt et rocailleux. Florian et moi soulageons Vincent et Esra, rapidement épuisés, en les délestant d’une partie de leur barda jusqu’au col.
Nous arrivons au cairn du Col Girardin au bout de 40 minutes, profitons brièvement de la vue puis jetons nos sacs avec empressement pour casser une croute bien méritée après cette montée totalisant plus de 1000 mètres de dénivelé. Nous déjeunons copieusement un repas typique de la randonnée en haute montagne : charcuteries, fromages, pates d’amandes et fruits secs, nous allégeant ainsi de quelques centaines de grammes.
Passage du Queyras à l’Ubaye
Nous entamons la descente vers Maljasset et quittons le parc régional du Queyras. Le fil de la randonnée suit toujours le GR5 et nous profitons le pas léger d’un bel alpage près de la Cabane de Girardin. Le chemin passe près d’une source dont la bonne eau fraîche est l’occasion de remplir nos gourdes presque à sec. Le bout de l’alpage surplombe une descente raide et rocailleuse qui sera notre dernier passage éprouvant de cette longue étape. La haute vallée de l’Ubaye dévoile maintenant toute sa beauté. La vue porte loin et la pointe de l’Aiguille du Chambeyron, grande sœur des Pics de la Font Sancte, se dresse toute proche.
La descente finale est éprouvante pour nos genoux et nous arrivons fort fatigués à Maljasset après 2h30 de descente. Cette première journée du Tour du Queyras est longue et les dénivelés cumulés importants en font une étape assez difficile.
Nous nous attablons sur la terrasse ombragée du refuge pour y savourer une bonne boisson fraîche, une récompense qui s’invite bien souvent dans les pensées vagabondes du randonneur en montagne. Nous y faisons la connaissance d’un jeune couple charmant qui vient de reprendre la gestion du refuge. Un groupe atypique occupe une des autres tables, il s’agit de l’avant-garde d’un important groupe de marcheurs sur les traces François 1er lors de sa traversée des Alpes en 1515. La reconstitution historique est réalisée en costumes, armures… et chaussures d’époque ! Cela remet en perspective cette journée éreintante.
A 2 km de Maljasset j’avais repéré un joli spot en amont de la rivière pour notre premier bivouac lors d’une autre randonnée itinérante en haute Ubaye deux ans auparavant. Nous concentrons nos derniers efforts pour nous y rendre par un joli chemin forestier qui longe la rive sud de l’Ubaye. Le ciel de fin de cette fin de journée d’été commence à se boucher et s’assombrir et nous sentons l’orage pointer, il est grand temps de s’activer à monter le camp.
Nous aurons juste le temps de monter nos tentes, d’un rapide décrassage à la rivière et d’un petit moment de cuisine avant que l’orage ne se déclare ouvertement. Lessivés, nous finissons nos diners dans nos tentes respectives sous les grondements de tonnerre et nous laissons emporter par le sommeil sans attendre.
Tour du Queyras – Jour 2
De Maljasset au Col de Longet
Distance 10km | Temps de marche 4h | Dénivelés cumulés +700m -40m
Le plan de Parouart, une zone humide fragile de la haute vallée de l’Ubaye
La nuit de sommeil après cette première journée de marche qui nous a mis sur les rotules a été agitée et humide. En effet un orage nocturne est venu s’ajouter à celui du diner, et au petit matin rebelote, un dernier épisode nous oblige à repousser l’heure du départ d’une bonne heure et demie. Ce dernier épisode orageux terminé les randonneurs pointent leurs nez hors des tentes et les mines sont lourdes. Le beau temps succède néanmoins rapidement à l’averse nous permettant de sécher en partie notre matériel et de se réchauffer un peu avant de lever le camp.
L’étape du jour est courte afin d’équilibrer la longue marche de la veille. Nous quittons notre bivouac situé en fond de vallée en bord de rivière par un petit chemin plat remontant vers l’amont de l’Ubaye. Une haute chute d’eau et la jolie lisère de forêt que le chemin de randonnée emprunte nous remplie d’énergie et nous marchons déjà avec légèreté.
Nous arrivons au Plan de Parouart au bout d’une petite demi-heure de marche. C’est un endroit unique et d’une grande beauté : une belle zone humide préservée de haute montagne où l’Ubaye serpente en silence parmi des ilots de végétation luxuriante. C’est ici un espace rare et fragile qu’il convient de respecter avec soin.
Nous longeons la rive sud de l’Ubaye jusqu’au point de séparation de la vallée en deux directions. A droite le chemin remonte vers le Col de l’Autaret, à gauche vers le Col de Longet, direction que nous empruntons après avoir traversé deux bras de rivière.
Vers la source de l’Ubaye
Nous arrivons au niveau d’une passerelle assurant la jonction entre les deux sentiers longeant la rivière par le nord et par le sud. Ici nous entamons une montée dans la forêt qui débouche sur une pente raide ravinée par des éboulis, le Ravin de la Salcette, qui nous remet dans le rythme de la marche en montagne. Après cet échauffement d’une bonne demi-heure la pente s’adoucit et la paysage s’ouvre sur les premiers alpages de montagne.
Nous entrons sur une immense étendue verte que nous allons remonter jusqu’à la fin d’après-midi. Ces beaux alpages larges et ouverts comptent parmi mes endroits favoris des Alpes, tout comme l’Alpe de Villar d’Arène dans le parc des Écrins où Barbara et moi avons bivouaqué en 2017. A la vue des sourires sur les visages contemplatifs des copains, le sentiment a l’air d’être partagé !
Nous arrivons rapidement à vue de la Cabane de la Blave, le refuge de berger le plus en contrebas de l’alpage. Puis le troupeau que l’on entendait depuis peu apparait enfin, sans signe du gardien que nous ne croiserons pas aujourd’hui. Chemin faisant nous arrivons près d’une seconde cabane de berger, la Cabane de Rayne située à l’entrée d’un large replat qui nous aura demandé 1h45 de marche depuis la passerelle du Plan de Parouart.
Une tournée de café au réchaud et une courte sieste s’imposent. Nous ne sommes aujourd’hui pas pressés, l’étape étant la plus courte de notre randonnée itinérante. Cependant le ciel commence à rapidement se couvrir par l’ouest, le gros temps semble venir du Queyras tout proche, et nous décidons de nous hâter vers le Col de Longet afin d’y arriver avant la saucée, si orage il y a.
Nous croisons sur notre chemin la carcasse d’un petit avion de tourisme. Je l’avais déjà croisée lors d’une autre randonnée itinérante en Haute Ubaye de 2017, mais comme aucun des copains du groupe n’était à l’époque de la partie je leur en fait la surprise et leur en relate l’explication que j’avais glanée sur le net.
Nous passons à proximité de la dernière cabane d’estive, la Cabane du Col et continuons en direction des Lacs de Longet que nous atteignons sous un ciel couvert. Le vent se lève et nous décidons de ne faire un break qu’une fois arrivés à la frontière italienne. Le chemin passe le long du premier lac au bord duquel les passants ont dressé des pierres plates verticales par dizaines, telles des stèles qui donnent une teinte mystique au paysage. Le Col de Longet est atteint au niveau d’un grand cairn et marque la fin de notre étape du jour.
Nuit au Bivouac Enrico Olivero
Le temps d’une petite photo pour immortaliser l’instant et nous faisons un crochet à l’abri Enrico Olivero, situé à 5 minutes du point frontière et près duquel j’ai prévu de monter le camp pour la nuit. L’abri est vide à notre arrivée, complètement hermétique au vent qui gronde de plus en plus fortement, et semble aussi très douillet. Un bref coup d’œil au regards lumineux de mes copains randonneurs marqués par une rude nuit la veille me suffit à prendre la décision que nous dormirons ici à l’abri ce soir. Le Bivacco Enrico Olivero compte six matelas douillets… et nous sommes six randonneurs qui ne cracheront pas sur un petit peu de confort !
Aussitôt nos sacs entreposés au fond de l’abri, nous sortons charcutailles, graines, pâtes d’amandes et nos réserves d’apéritifs pour célébrer ce petit moment de plaisir. Par chance la météo se dégage et nous offre un magnifique coucher de soleil sur le Mont Viso situé juste devant la baie vitrée. Nous goûtons tour à tour génépi, rhum et liqueurs arrangées dont nous avons chacun chargé un petit flacon dans nos sacs. Ce petit poids supplémentaire ajouté à nos bardas est essentiel aux nuits de bivouac en haute montagne, surtout lorsqu’il est possible d’allumer un petit feu qui nous permet de veiller et de rêvasser sous les étoiles.
La nuit tombant deux randonneurs italiens arrivent à l’abri. Un peu intimidés par notre groupe à l’énergie ravivée par ce confort inespéré et par quelques tournées d’apéro, nous les invitons à se joindre à nous. Par chance ils avaient eux aussi amené une réserve de génépi et de spritz. Vincent, originaire de Nice brise la glace avec quelques petites phrases en italien et nous partageons ensemble le diner. Les deux randonneurs n’ayant pas emporté de tentes, je leur laisse avec Florian nos couchettes et plantons la tente à proximité de l’abri, où nous passerons une nuit de sommeil réparateur.
Le bivouac Enrico Olivero du Col de Longet
Tour du Queyras – Jour 3
Du Col de Longet au Lac Foréant
Distance 11,5km | Temps de marche 5h30 | Dénivelés cumulés +900m -900m
Du Col de Longet au Refuge de la Blanche
Nous quittons de bonne heure le Bivacco Enrico Olivero. La nuit fut confortable et je sens que le groupe est requinqué. Un dernier adieu aux deux italiens partis grimper au Col du Loup et nous voila repartis sous les belles lumières du petit matin émergeant derrière le Mont Viso. Nous regagnons le Col de Longet puis continuons en prenant la direction du nord par un petit sentier qui longe une ruine.
Le sentier redescend ensuite à flanc de montagne mais il s’agit plus d’un chemin de berger que d’un véritable chemin de randonnée et j’improvise un tracé entre pierriers et pelouses alpines. Nous franchissons le torrent qui descend de la Tête des Toillies qui nous surplombe au bout du vallon et retrouvons un sentier balisé sur sa rive est. Je suis le groupe en queue de peloton un peu à la traine car la lumière cristalline et dorée du matin est l’occasion de réaliser de belles photos.
Nous ne nous attardons pas au col où un vent froid nous fouette le visage et entamons la descente vers le Lac Blanchet inférieur. J’annonce que nous ferons halte au Refuge de la Blanche pour y prendre un café et une part de tarte, j’en réservai la surprise après avoir franchi le col et les esprits se font enthousiastes de ce petit bonus. Nous marchons le cœur léger jusqu’au Lac de la Blanche et arrivons à la terrasse ensoleillée du refuge après 45 minutes de descente.
Montée du Col de Chamoussière
Nous restons lézarder au soleil une bonne heure avant de quitter la terrasse du refuge. Nous sommes ici au milieu d’une grande prairie de montagne vallonnée, l’alpage supérieur de Saint-Véran, qu’il est agréable de parcourir en cette belle matinée ensoleillée. Les fleurs de montagnes sont partout : globulaires, nigritelles, gentianes, chardons, bistortes, orpins, joubarbes, cirses, trolles, œillets, asters, silènes. Je reste à l’arrière de la file pour prendre le temps de réaliser quelques jolies photos macro de ces jolies fleurs pour mon herbier photographique.
Nous rallions le haut de l’alpage qui nous offre une belle vue sur le versant nord de la Tête des Toillies. Le chemin est bien tracé et facile. Nous croisons un bon nombre de randonneurs depuis le refuge, bien plus que dans la haute vallée de l’Ubaye que nous venons de quitter, le parc du Queyras a bien plus la côte on dirait. La toute dernière montée du col est plus raide mais rapidement franchie. Nous arrivons au Col de Chamoussière 1h30 après avoir quitté le Refuge de la Blanche. Nous cassons la croûte face à un panorama sur le Col Agnel et le Pain de Sucre.
Col Agnel et Col Vieux
Une fois nos rations gastronomiques de haute montagne avalées nous partons en direction du Col Agnel. Nous en sommes à notre troisième jour du Tour du Queyras mais ce n’est qu’ici que nous empruntons pour la première fois le GR58, chemin de randonnée « officiel » du tour du massif. La descente s’effectue sur un pierrier en versant nord dont certaines parties sont encore prises dans les névés tardifs. Cependant l’affluence est telle sur cette portion du GR que le sentier est très bien tracé et nous atteignons la route sous le dernier lacet du col en un tout petit peu plus d’une heure.
Le réseau téléphonique refait ici brièvement son retour, l’occasion d’envoyer quelques textos à nos proches avant de marcher en direction du Col Vieux. Nous empruntons un raccourci qui part du dernier lacet de la route pour rejoindre le GR58 qui bifurque au Refuge Agnel où nous n’avons pas prévu de halte. Le chemin de grande randonnée rattrapé nous croisons de nouveau une foule de randonneurs venus marcher à la journée vers les lacs Foréant et Égorgéou tout proches. Cette portion du GR58 semble particulièrement soumise à l’érosion des marcheurs en nombre et des petites délimitations ont été installées. Cette fragilisation des « autoroutes de la randonnée » me rappelle d’autres chemins très ravinés comme sur le Plateau d’Emparis ou au Lac du Lauzanier dans le Mercantour.
Nous arrivons rapidement au Col Vieux où la vue plongeante sur le Lac Foréant est magnifique. Derrière nous le Pain de Sucre s’élève, imposant. Nous n’en tenterons cependant pas l’ascension qui peut s’avérer aérienne et vertigineuse, d’autant plus que les copains fatiguent en cette fin de journée. Nous descendons au Lac Foréant à contre-courant de la plupart des randonneurs remontant vers leurs voitures sous un soleil déclinant. Nous discutons en chemin avec un groupe d’ados qui se font le Tour du Queyras entre potes comme nous. Ces derniers n’ont pas de tentes, dorment à la belle étoile dans leurs sacs de couchage et ont prévu de se lever avant l’aube afin de monter au Pain de Sucre profiter du lever du soleil… cela force le respect !
Bivouac au Lac Foréant
La zone humide située en amont du lac est fragile et interdite aux marcheurs, chose à laquelle nous sommes sensibles et respectons. Nous trouvons un emplacement discret où camper derrière une butte à l’ouest du Lac. Il nous reste encore deux bonnes heures de lumière et en improvisons une séance collective d’étirements avant d’aller nous débarbouiller dans un torrent à proximité. Après un petit apéro génépi-charcuterie nous cuisinons un délicieux taboulé aux épices et au tofu fumé. La nuit tombe et le lieu a retrouvé son calme, nous serons très peu nombreux à dormir ici pour la nuit. C’est pour ces moments de calme en haute montagne que nous pratiquons la randonnée itinérante en autonomie depuis plusieurs années, même si cela nous demande de porter un barda plus conséquent que les randonneurs faisant étape en refuges.
Tour du Queyras – Jour 4
Du Lac Foréant à Abriès
Distance 14km | Temps de marche 5h | Dénivelés cumulés +100m -1150m
Du Lac Foréant à L’Échalp
Nous nous réveillons en forme. Nos muscles ne sont plus aussi engourdis que les jours précédents et semblent être désormais en mode « grande randonnée ». Le lever de soleil offre de belles lumières sur le Lac Foréant, l’ambiance est calme et sereine. Les matins de bivouac en montagne sont tout aussi agréables que les soirées, même si parfois il faut bien le dire ça pique un peu. Nous prenons en moyenne une bonne heure et demie entre le réveil et la mise en route, quelque fois davantage. Nous pourrions être plus rapide et avaler nos petit déjeuners sur le pouce, mais lorsque l’on part en randonnée itinérante en groupe il vaut mieux savoir doser la pression afin d’éviter les ronchonnades.
Nous reprenons tranquillement la marche sur le GR58 en direction de la vallée du Guil. Comme souvent je me mets en route en queue de peloton et profite des belles lumières pour faire quelques photographies. Nous arrivons rapidement à vue du Lac Égorgéou qui nous offre une magnifique vue depuis un promontoire situé à mi-chemin. Nous ne croisons pour l’instant aucune âme qui vive et avons le privilège d’avoir ce vallon grandiose juste pour nous… mais aussi de nombreuses marmottes sorties faire leur jogging de bon matin.
Nous croisons quelques randonneurs matinaux à l’assaut de la montée vers les lacs ainsi que des bergers et leurs chiens à proximité du Chalet de la Médille. Nous retrouvons aussi un joli point de vue sur le Mont Viso et la haute vallée du Guil. En milieu de matinée nous atteignons le fond de vallée près du parking de l’Échalp. Nous y marquons une courte pause puis la pluie s’invite de nouveau avec davantage d’intensité.
Le long de la vallée du Guil en direction d’Abriès
Nous longeons maintenant le Guil par un sentier de fond de vallée au pas de course. La pluie n’est pas très forte mais nous sommes toutefois trempés et nous devons nous activer pour ne pas avoir froid. Arrivés à Ristolas nous nous abritons dans un café pour y attendre que la mauvais temps passe. Le réseau téléphonique refait son apparition et j’échange avec mes amis Ben et Maud venus nous rejoindre à Abriès pour randonner avec nous durant la seconde moitié du Tour du Queyras. Ils prendront le relais de Vincent, Esra et Florence qui repartiront le lendemain vers Nice et Toulouse.
Nous terminons notre étape à Abriès pour l’heure du déjeuner. Ben et Maud sont arrivés au village tôt dans la matinée après avoir pris le train de nuit depuis Paris. Nous les retrouvons avec joie autour d’une pizza et d’une bonne bière. Nous en sommes à notre quatrième jour de marche et déjà les histoires et anecdotes à n’en plus finir s’échangent autour de la table. Nous posons nos paquetages au Gite du Villard où nous passerons tous ensemble la nuit.
L’après-midi je m’occupe avec Ben de reconstituer nos provisions pour les cinq prochaines journées de randonnée. Abriès ne manque pas de moyens d’approvisionnement avec ses deux supérettes et ses épiceries fournies en charcuteries et fromages de montagne. Je répartis les paquetages de victuailles entre les sacs à dos, qui seront chacun alourdis de deux à trois kilos. Le soir nous dinons copieusement à l’auberge avant de nous coucher ronds et repus.
Tour du Queyras – Jour 5
D’Abriès aux Lacs du Malrif
Distance 8,6km | Temps de marche 4h30 | Dénivelés cumulés +1220m -50m
D’Abriès au Vallon du Malrif
C’est le jour du départ pour Vincent, Esra et Florence qui retournent à la gare de Guillestre par le premier bus du matin. Nous prenons un cliché souvenir du groupe au complet en les accompagnant à l’arrêt de car et échangeons des au revoir chaleureux. Nous entamons ensuite notre étape du jour qui nous mènera aux Lacs du Malrif. Comme il s’agit du premier jour de marche pour Ben et Maud et que Barbara, Florian et moi avons déjà quatre étapes dans les pattes, la randonnée n’est aujourd’hui pas très longue. Le dénivelé important ne manquera cependant pas d’échauffer les mollets des nouveaux arrivants.
Après un court temps de marche nous bénéficions d’un joli panorama sur Abriès baigné dans la lumière du matin et nous pouvons apercevoir le car de nos amis s’éloigner au loin. Nous arrivons rapidement au hameau du Malrif. Ses jolies maisons de pierre traditionnelle, dont certaines ont été rénovées avec goût, apportent une petite touche champêtre au paysage que nous traversons. Cette seconde partie de notre Tour du Queyras nous ouvre les portes de la partie nord du parc, plus rurale et anthropisée que les paysages que nous avons traversé ces derniers jours.
Peu après la sortie du hameau nous entrons dans le petit vallon perché du Malrif. Le chemin du GR58 passe le long du torrent devenu calme et à nous marchons à l’ombre du couvert forestier dans un silence agréable. Ben et Maud affichent déjà un large sourire, la veille ils étaient encore en région parisienne et les voila maintenant en pleine nature sous le soleil. Au fond du vallon se dresse un haut mur de plus de 500 mètres qu’il nous faudra franchir avant le déjeuner. Nous prenons une pause et mangeons quelques graines avant la montée, profitant d’être encore à l’ombre des derniers arbres.
La montée des lacs du Malrif
L’ascension commence par une pente moyenne au milieu des herbes hautes et des fleurs de montagne. Nous marchons sous un soleil qui se fait plus dur et nous concentrons notre attention sur le rythme des pas et du souffle. C’est une petite première épreuve physique pour Ben et Maud qui marchent en queue de file mais qui trouvent rapidement leur allure de croisière. La dernière partie de l’ascension est plus raide mais plus fraiche et venteuse.
Nous atteignons le premier lac, le Grand Laus, dans le temps estimé, 4h15 après notre départ d’Abriès. Nous nous trouvons un petit replat près de l’eau et y cassons la croûte au calme. Nous croisons de nouveau le petit groupe de jeunes randonneurs rencontré au Lac Foréant. Le temps d’une légère sieste nous décidons de pousser l’étape jusqu’aux lacs supérieurs.
Nous montons un petit raidillon jusqu’au Lac Mézan. Ayant quitté le chemin principal du GR58 il n’y a ici plus aucun randonneur. Puis le sentier termine sur le Lac du Petit Laus où nous décidons de poser nos sacs pour le reste de la journée. Ben et Maud restent l’après-midi à se reposer face au panorama ouvert sur le Queyras et le Viso. Barbara et Florian flânent autour du lac, et je pars marcher en solo en direction du sentier de crête avec ma gourde et mon appareil photo profiter de la vue sur les deux sommets proches du Grand Glaiza et du Petit Rochebrune. Nous finirons la journée à préparer le repas du soir et aménager le bivouac pour la nuit près du lac.
Tour du Queyras – Jour 6
Des Lacs du Malrif au Lac des Cordes
Distance 9,5km | Temps de marche 4h30 | Dénivelés cumulés +630m -900m
Vers les Fonts de Cervières
Nous levons le camp comme d’habitude un peu après 8h du matin. Au lieu de regagner le GR58 au Lac du Grand Laus nous prenons un chemin de traverse par les crètes pour rejoindre le Col du Malrif. Le sentier n’est pas vraiment tracé, ainsi nous marchons sur une suite de petits chemins de bergers qui s’avèreront plutôt aériens à l’approche du col où nous retrouvons le GR58.
Une fois ce dernier franchi la descente se fait sur une pente d’éboulis rocheux qui force un peu sur nos genoux encore à froid. Le ciel nuageux nous oblige à garder toutes nos couches pour rester au chaud, toutefois une fois l’alpage et les pelouses de montagne atteintes le soleil refait son apparition et nous admirons le joli vallon où nous nous trouvons, baigné de lumière.
Dès lors, le sentier de randonnée est facile, descendant doucement vers les Fonts de Cervière au milieu d’une large praire de montagne au milieu de laquelle coule le petit torrent de Pierre Rouge. A l’approche du hameau le GR58 descend le long d’un petit versant plus incliné mais sans difficulté technique. Nous arrivons au Refuge des Fonts de Cervières 3 heures après notre départ du bivouac au Lac du Petit Laus.
Au refuge nous faisons un break d’une petite heure, l’occasion de faire une légère toilette et de déguster un petit brunch constitué de cafés, d’une belle omelette et de parts de tarte aux myrtilles. Il est important de préciser à ce stade de notre randonnée autour du Queyras que nous avons jusqu’à présent largement mangé à notre faim. Nous sommes certes assez chargés mais nous cuisinons de copieux repas lors des bivouacs et ne nous privons pas de grignoter un bout lorsque nous passons par un refuge.
La variante du GR58 par le Lac des Cordes
La météo reste somme toute assez chargée. Le ciel est gris, et bien que ni le pluie ni l’orage ne semblent pointer, nous ne nous attardons pas aux Fonts de Cervières continuons notre randonnée en direction du Lac des Cordes. Ici nous quittons une nouvelle fois le sentier officiel du Tour du Queyras pour en emprunter une variante. Nous suivons durant une grosse demi-heure le torrent de la Cerveyrette par un chemin forestier jusqu’au parking des Chalps.
Le sentier bifurque alors vers le sud-ouest pour s’engager sur un versant forestier. La pente est soutenue mais le chemin bien tracé grimpe en lacets. Nous devons franchir à mi-parcours un petit verrou rocheux. La carte topo indiquait ici un passage difficile et on ne sait jamais à quoi s’attendre avant d’arriver sur les lieux. Le passage est toutefois court, équipé de cordes et d’échelons et facile à passer.
Une fois le verrou franchi le chemin sort du couvert forestier et s’ouvre sur une terrasse plate, le Vallon Gras, qui doit tenir son nom des plantes grasses et des nombreux genévriers que l’on trouve ici. Le chemin attaque rapidement un second versant, le dernier qu’il faut franchir avant d’arriver au lac. La montée nous aura pris au total 1h30 de marche depuis le parking.
C’est la fin de notre courte étape du jour qui aura comme celle de la veille aidé Ben et Maud à se mettre en jambe sans trop pousser. Nous prévoyons de bivouaquer sur un replat situé légèrement au-dessus du lac, où nous nous installons déjeuner pour le moment. L’après-midi est déjà bien entamé mais nous laisse plusieurs heures de temps libre avant de monter les tentes.
L’ascension de la Turge de la Suffie
Panorama sur le Briançonnais et les Écrins
Les contreforts du Pic de Rochebrune s’élèvent au pied du lac et je décide de partir avec Florian explorer les hauteurs. La carte topo ne nous indique aucun chemin, cependant nous trouvons un petit sentier qui monte en direction du Col de Chaude Maison que nous suivons. Ce dernier nous amène à un petit vallon d’altitude. Le paysage y est très minéral et comme nous nous sommes délestés de nos sacs nous décidons poursuivre, légers, jusqu’au col. Un beau panorama nous y attend et nous pouvons apercevoir la route qui relie Briançon au Col de l’Izoard.
La météo n’est pas menaçante et nous avons encore du temps, aussi nous poussons la balade jusqu’au sommet de la Turge de la Suffie afin de franchir les 3000 mètres. Le chemin n’est pas balisé mais nous devinons un passage tracé qui suit la crête rocheuse. Le décor devient aérien mais sans pour autant qu’il n’y ait de passage dangereux. Nous atteignons le sommet d’où la vue est imprenable sur le Lac des Cordes situé bien en contrebas… la petite balade d’après-midi nous aura fait grimper 500 mètres de dénivelé supplémentaires !
Nous rentrons au camp en fin de journée et retrouvons nos amis pour préparer le diner et le bivouac. Nous faisons la connaissance d’un randonneur solitaire ayant installé sa tente non loin et lui proposons de venir se joindre à nous pour l’apéro. Lui aussi réalise un Tour du Queyras, plus exigeant car aux étapes plus longues que notre itinéraire. Après diner nous veillons tard jusqu’à la nuit en sirotant un bon whisky dans l’espoir de profiter de la voute céleste, mais irons rejoindre nos tentes avant la nuit noire.
Tour du Queyras – Jour 7
Du Lac des Cordes au Lac de Roue
Distance 14km | Temps de marche 6h | Dénivelés cumulés +750m -1320m
Du Lac des Cordes ou Col de Péas
Après deux dernières étapes de marche plutôt courtes nous aurons aujourd’hui plus de kilomètres à parcourir. Nous levons le camp aux alentours de 7h du matin et la journée s’annonce ensoleillée. Non loin de nous passe furtivement une famille de bouquetins venus s’abreuver au lac.
Nous arrivons rapidement au Col des Marsailles qui nous offre une belle vue sur le Pic de Rochebrune et un petit vallon baigné de lumière dorée. Le sentier de randonnée longe le flanc de la montagne et descend tranquillement en direction des Fonts de Cervières à travers un bel alpage. Nous y croisons des marmottes en nombre sorties de leurs terriers pour se dégourdir les pattes de bon matin.
Le sentier rejoint le bas du vallon de la Cerveyrette où nous retrouvons le GR58 et reprenons l’itinéraire officiel du Tour du Queyras en direction du Col de Péas. La montée du col nous fait passer au pied du Pic de Rochebrune qui nous surplombe avec sévérité. Nous atteignons le col sous un fort vent venu du sud qui nous force à nous abriter le temps de faire une courte pause.
Du Col de Péas à Souliers
La descente en direction de Souliers est longue et en pente douce. La marche est aisée sous un beau soleil et l’immense prairie ouverte à l’est sur le flanc du Pic de Rochebrune rend l’atmosphère très champêtre. Je ferme la marche en queue du groupe, prenant le temps de photographier mes fleurs favorites : les joubarbes dont je peux observer ici les trois espèces (à toile d’araignée, des toits et des montagnes) mais aussi les gentianes des Alpes et leur bleu intense.
Nous cassons la croûte près d’un point d’eau où nous trouvons abri du soleil sous un rocher. Puis durant une grosse heure encore nous achevons la longue traversée de ce versant ouvert et rejoignons l’étage forestier. La vue aura été magnifique tout du long avec un panorama particulièrement exceptionnel sur le cœur du parc du Queyras et la vallée centrale du Guil au niveau de la Serre de Crépaud.
Le GR58 descend ensuite à travers la forêt sur le village de Souliers en empruntant de nombreux lacets. Il y a ici des gentianes jaunes en grande quantité à observer. Une fois le village atteint nous passons devant une jolie auberge et succombons instantanément et unanimement à l’appel de l’apéro en terrasse. Nous nous prélassons une bonne heure à l’ombre des parasols et y reposons nos mollets fumants. L’équipe du Gite de Souliers est adorable et nous dépanne même d’une gourde de vin pour notre bivouac du soir.
Trois espèces de joubarbes
Joubarbes des montagnes, joubarbes des toits et joubarbes à toile d’araignée
Bivouac au Lac de Roue
Nous terminons notre étape par une rapide marche vers le Lac de Roue où nous avons prévu de passer la nuit. Nous sortons une fois de plus du GR58 et rallions le lac par la route depuis laquelle on profite d’une chouette vue sur le village. Le Lac de Roue est très confortable et adapté au bivouac. On y trouve des tables et le nécessaire pour allumer un petit feu de camp. A l’abri d’une jolie forêt on respire ici le calme et l’apaisement.
Avant de préparer le diner nous faisons une brève balade pour nous rendre à un proche point de vue indiqué sur la carte topo d’où l’on pont admirer la profonde entaille que le Guil a creusé au cœur du Queyras. Nous dinons ensuite autour d’un petit feu et veillons tardivement en papotant, vin aidant, avant de nous glisser dans nos duvets.
Tour du Queyras – Jour 8
Du Lac de Roue aux Granges de Furfande
Distance 11km | Temps de marche 5h | Dénivelés cumulés +970m -520m
Vers Arvieux et le Col de Furfande
L’étape du jour commence sous un grand soleil et le matin est doux. Nous plions le camp et partons faisons un saut au belvédère tout proche pour admirer une nouvelle fois la vue, mais sous un nouveau jour. Nous commençons notre randonnée par une petite marche tranquille en direction d’Arvieux que nous rallions en moins d’une heure.
Une fois arrivés au village nous faisons escale à la supérette pour acheter les dernières provisions qui nous servirons à terminer notre tour du Queyras. La temps plaisant nous invite à profiter d’une terrasse de café où nous dégustons viennoiseries et boissons chaudes pendant une petite heure avant de nous remettre en marche.
Nous reprenons le sentier du GR58 en direction de l’ouest vers le Col de Furfande. Le chemin emprunte d’abord une piste que nous quittons pour un petit sentier qui serpente en fond de vallée à l’ombre de la forêt. La montée du col est assez longue mais la pente relativement douce facilite l’ascension qui nous demande au total un peu plus de deux heures et demie.
Les Granges de Furfande
Nous arrivons au col avec l’estomac dans les talons, notre longue pause à Arvieux ayant retardé l’heure estimée d’arrivée. Nous cassons la croûte sur un bout de pelouse sous le col, d’où nous profitons d’une vue dégagée sur les Pics de la Font Sancte.
Notre étape se termine aux Granges de Furfande, toutes proches, ainsi nous avons une bonne partie de l’après-midi de libre pour nous reposer. Nous nous installons à la terrasse du Refuge de Furfande pour un apéro prolongé à lézarder au soleil. Suivant les conseils du gardien nous installons en fin de journée notre bivouac sur une hauteur proche du refuge.
Nous avons prévu large pour le repas du soir, ainsi que des légumes frais achetés à Arvieux et nous ne nous privons pas de nourriture. Nous passons le reste de cette dernière soirée de bivouac à admirer le lent coucher de soleil avant de nous endormir repus.
Tour du Queyras – Jour 9
Des Granges de Furfande à Mont Dauphin
Distance 16,6km | Temps de marche 7h | Dénivelés cumulés +350m -1750m
C’est aujourd’hui la dernière étape de notre randonnée autour du Queyras et une longue descente vers la vallée de la Durance nous attend. Notre seul impératif est d’arriver pour l’heure du déjeuner car nous avons terminé nos réserves de nourriture et prévoyons de trouver un restaurant.
Nous marchons sur le sentier en direction du Col Garnier, passant aux abords de nombreuses maisons de montagne, les Granges de Furfande, dont la plupart semblent avoir été louées pour les vacances par des familles ou des groupes. Ces maisons au confort rustique sont toutes aussi charmantes les unes que les autres… il se pourrait que l’on revienne passer des vacances ici !
Nous atteignons le col au bout d’une heure de marche. Ici commence une longue descente de près de 1500 mètres vers le fond de la Combe du Queyras. Le sentier commence par traverser les pelouses alpines d’altitude où nous profitons encore d’une légère brise fraiche. Nous prenons ensuite la direction de la Cabane du Touroudet à partir de laquelle le sentier continue sous le couvert forestier, ce qui est bien confortable car le soleil fait monter rapidement la température.
A proximité de la Cabane du Serre la pente se fait moins raide, ce qui n’est pas du luxe car nos pieds sont déjà en compote. S’ensuit un long chemin contournant le ravin du Torrent de la Valette jusqu’aux Chalanches. Le sentier de randonnée se transforme alors en piste.
Nous rencontrons un premier village, Gros, dont la fontaine nous fournit une bonne eau fraiche bienvenue. Du village nous bifurquons vers le sud, suivant un sentier secondaire indiqué sur la carte topo. Le chemin comporte un passage très raviné qui peut être impressionnant. Peu après le passage difficile nous arrivons à la Font d’Eygliers où nous quittons le sentier de terre pour le bitume symbolisant la fin toute proche de notre randonnée.
Passant par Eygliers nous arrivons sur les rotules au Mont Dauphin où nous espérons fort trouver un restaurant ouvert, ce qui n’est pas évident vue l’heure tardive. Finalement nous trouvons de justesse un endroit où déjeuner en terrasse où nous profitons d’un bon repas, affalés sur nos sièges, les pieds enfin libérés de nos chaussures brulantes.
Nous nous quitterons à la gare de Guillestre après une dernière courte marche. Ben et Maud finiront leur après-midi près de la rivière en attendant leur train de nuit pour Paris, tandis que Florian, Barbara et moi reprendront la route pour la Drôme afin de nous reposer quelques jours chez moi.
Merci pour tous ces beaux souvenirs Gaïl, tu nous a fait passer un moment de rêve !… juste après la p’tite bosse… 🙂
Ta plume et les photos sont magnifique !
Merci Gail pour tous ces souvenirs! Randonnée magnifique, en très bonne compagnie, j’ai hâte de repartir! Les photos et les textes me replongent dans l’aventure et mais me redonnent aussi quelques courbatures 🙂
Merci beaucoup ! de très belles photos ! bravo